Prévenir le cancer par l’alimentation

Prévenir le cancer par l’alimentation

12 juin 2017 by Tom
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Partie 1 Cancer: ses origines?

Idées reçues

L’hérédité et l’origine ethnique: pas si influente qu’on ne le croit

Le rôle joué par l’hérédité dans le développement du cancer est beaucoup moins prépondérant que la majorité des gens ne le pense.
Il existe certains gènes défectueux, transmissibles par l’hérédité qui augmentent le risque de certains cancers mais ils demeurent cependant très rares.
Des études sur la comparaison des taux de cancers menées sur des jumeaux identiques (même gènes) et d’autres non identiques (gènes différents) montrent une augmentation maximale de 15%  de certains cancers.
De plus, des études portant sur des enfants adoptés très tôt dans leur vie et leurs parents (adoptifs et biologiques) démontrent que les habitudes de vie (donc avec les parents adoptifs) sont responsables de l’augmentation du risque de développer le même cancer. Celui-ci reste cependant plus rare avec les parents biologiques.
Concernant l’origine ethnique, l’étude des populations migrantes dans différents continents a permis de confirmer que les prédispositions aux différents cancers sont d’avantage liées au mode de vie qu’on ne le pense en général. L’impact de l’origine ethnique en comparaison est minime.
Ainsi, l’ensemble de ces observations indique que seule une minorité des cancers provient de facteurs qui échappent vraiment à notre contrôle.
L’AACR (American Association for Cancer Research) montre que des facteurs directement liés à notre mode de vie sont responsables d’environ 70% des cancers (tabagisme, inactivité physique, surpoids corporel, composition du régime alimentaire, usage immodéré d’alcool et de stupéfiants…)

La formation de tumeurs: pas si rare

Il est important de prendre conscience que la formation de tumeurs est un évènement aléatoire relativement fréquent dans la vie d’un individu.
Des études ont montré qu’une grande proportion de personnes décédées d’une autre cause que le cancer recelait, cachées dans leur tissus, des micro-tumeurs non détectées cliniquement.
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Plus intéressant encore, lors de l’étude par population, nous pouvons voir que le nombre de cellules pré-cancéreuses est le même, ce qui indique que les habitudes de vie (dont l’alimentation) sont déterminantes dans l’évolution de ces cellules en tumeurs avérées.
Ce sont nos défenses naturelles qui permettent à notre corps de maintenir à l’état mircroscopique ces petites tumeurs. Nous verrons par quels moyens l’alimentation joue un rôle prépondérant à ce niveau.

Qu’est-ce qu’un cancer?

La cellule

Pour comprendre le fonctionnement d’une cellule pathologique, il faut d’abord comprendre celui d’une cellule saine.
Il est identique à celui d’une ville où toutes les fonctions essentielles au bien être de la communauté sont réparties dans différents lieux:

  • Le noyau: lieu où sont entreposés les textes de lois (ADN…) qui permettent de guider et adapter son comportement aux différents évènements.
  • Les protéines: main-d’œuvre de la ville assurant le transport, la communication et les transformations nécessaires à l’obtention de l’énergie.
  • La mitochondrie: centrale énergétique de la ville.
  • La membrane plasmique: muraille protectrice autorisant ou non les échanges avec l’extérieur.

La cellule actuelle est le résultat évolutif d’une cellule primitive apparue il y a très longtemps sur terre; ainsi, les mutations successives pour arriver à la cellule d’aujourd’hui montrent que les lois génétiques évoquées ci-dessus ne sont pas immuables. Lorsqu’elle voit un avantage à modifier une loi pour contourner une difficulté, elle le fait. C’est ce qu’on appelle une mutation.

Le travail de groupe

Dans le corps humain, les cellules travaillent en groupe et se spécialisent pour former des tissus qui à leur tour deviennent des organes ou os… L’individualisme est donc remplacé par ce travail de groupe (répartition des taches).  La spécialisation des cellules permet de les rendre plus efficaces, chacune dans leur rôle.
Cependant, certaines d’entre elles tentent de se rebeller. Lorsqu’elles subissent une agression extérieure, elles peuvent muter pour contourner l’obstacle et donc devenir pathogènes. Heureusement, il existe au sein des cellules des règles pour nous protéger d’une aggravation.

Les « lois » cellulaires

  1. Interdiction de se reproduire, hormis pour remplacer une cellule endommagée ou morte.
  2. Interdiction de se maintenir en vie si des dommages sont détectés dans la structure de la cellule, en particulier au sein du noyau. Si ceux-ci sont trop importants, la cellule doit s’autodétruire.

Avec ces deux lois, le corps doit pouvoir maintenir un équilibre optimal au sein des cellules et un bon fonctionnement de groupe.

Étapes du développement d’une tumeur

Il faut comprendre les paramètres de chacune des étapes du développement d’une tumeur pour pouvoir intervenir.
On recense trois grandes étapes:

1) La mutation

Étape initiale où une première mutation apparaît dans l’ADN d’une cellule. Elle est souvent provoquée par des agressions extérieures (rayons UV, cigarettes, certains virus…), par des erreurs spontanées lors du renouvellement cellulaire ou encore par un défaut génétique héréditaire.
A ce stade (hormis pour quelques cancers pédiatriques), les cellules ne sont pas jugées cancéreuses. Elles ont cependant le potentiel d’évoluer en tumeur en cas d’exposition prolongée ou de présence d’un facteur de promotion leur permettant de poursuivre leur développement.

2) La promotion (ou le contournement)

La cellule à ce stade contourne les lois 1 et 2 mentionnées précédemment. Elle libère généralement une grande quantité de protéines pour se développer de façon autonome et se débarrasse de celles responsables de l’application de la 2eme règle (sa destruction).
Cela aboutit à un développement incontrôlé et désordonné de la cellule. Cependant, cette étape est compliquée et très longue (1 à 40 ans) car de nombreuses mutations sont nécessaires.
Bien que tous les facteurs favorisant cette désobéissance demeurent méconnus, les facteurs de croissances, les taux de radicaux libres ainsi que certaines hormones participent à cette étape. Nous verrons dans la partie 2 que plusieurs d’entre eux pouvant être contrôlés par l’alimentation et les habitudes de vies sont susceptibles d’agir positivement et contraindre la future tumeur à rester à ce stade précoce.

3) La prolifération

Phase durant laquelle les tumeurs envahissent le tissus voire même se répandent alentours sous forme de métastases.
A ce stade, les cellules cancéreuses possèdent des caractéristiques qui leur sont propres:

  • Croissance anarchique: elles se reproduisent sans avoir besoin de signaux biochimiques.
  • Refus d’obéir aux ordres d’arrêt de prolifération et d’apoptose (de suicide).
  • Capacité d’angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux sanguins) pour s’auto-approvisionner en oxygène et nourriture nécessaires à sa croissance.
  • Capacité de coloniser les tissus environnants sous forme de métastases.

Le développement du tissus cancéreux est donc dans un premier temps silencieux et long nous ouvrant une fenêtre d’intervention importante pour agir en prévention.
La compréhension de toutes ces phases est primordiale pour réellement intégrer la manière d’intervenir sur les cellules par le biais de notre alimentation.
La cellule cancéreuse peut être assimilée à une graine dans du terreau. Dans la deuxième partie de l’article, nous verrons comment rendre le terreau le moins favorable possible à la croissance tumorale.

A venir: Part 2: Quels aliments pour quels effets?

Tom HURÉ

Ostéopathe D.O
Du nourrisson à l’adulte

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